Mayotte : ignorer la géographie conduit au désastre
En 1974 puis en 1976, Giscard et Chirac, par cécité ou par vanité, cédant aux nostalgiques de l’empire colonial, ont fait de Mayotte un territoire français, disloquant ainsi l’unité de l’archipel des Comores. Nos dirigeants ont bafoué les règles internationales en organisant un référendum condamné par l’ONU, par le Conseil de l‘Europe, par la CEE et aussi par l‘Union africaine. Sarkozy a enfoncé le clou avec le référendum de 2009 qui permit à Mayotte de devenir le 101è département français.
Dissocier l’archipel des Comores est une faute dont nous n’avons pas fini de payer le prix. L‘État comorien revendique à juste titre sa souveraineté sur l‘ile de Mayotte, distante de seulement 70 km de l’île comorienne d’Anjouan mais de 7000 km de la France. L’archipel des Comores = unité géographique, unité ethnique, unité religieuse. Que faisons-nous là-dedans ?
La Marine française prétendait contrôler le canal du Mozambique où transitent de nombreux pétroliers. La réalité est que les Français ne parviennent même pas à arrêter les kwassa kwassa, nom local des barcasses de migrants en route vers Mayotte.
La circulation entre les Comores et Mayotte est naturelle et ancestrale. Rien ne l’arrêtera. En outre, aujourd’hui, la demande d’asile provient largement de ressortissants de l’Afrique des Grands Lacs, Rwanda, Burundi, République démocratique du Congo.
Ne nous y trompons pas : Mayotte n’est qu’une étape, une porte d’entrée vers la France. Les estimations varient, mais la diaspora Comorienne en métropole compte aujourd’hui au moins 300 000 personnes. Marseille est particulièrement touchée. Il s’y trouve aujourd’hui plus de 80 000 personnes d’origine comorienne.
Nous payons les Mahorais qui ne veulent plus des Comoriens, nous payons les Comoriens pour qu’ils ne viennent pas chez les Mahorais. Une histoire de fous !
Seule solution : il faut mener la décolonisation jusqu’à son terme.
Jacques Cordonnier – 4 mai 2023