Fusion Alsace : Valls, Bies, Richert, qui ment ?
À quelques jours de la manifestation du 11 octobre à Strasbourg, des élus – PS et UMP – sont allés à Paris en ordre dispersé. Ils sont allés chercher auprès de Manuel Valls des assurances sur le destin que le gouvernement a choisi pour l’Alsace. Philippe Bies, député PS, n’a pas rapporté la même chose que Philippe Richert, président de la Région. Mais alors pas du tout !
Qui ment ? Valls, l’élu PS ou l’élu UMP ? Comment des responsables politiques peuvent-ils déclarer à la presse des choses aussi contradictoires, alors qu’il s’agit de l’avenir de l’Alsace ?
Il faut reconnaître aux élus PS alsaciens le mérite de la constance. Ils ont toujours été pour la dissolution de l’Alsace dans une Région Alsace-Lorraine qui basculerait sous contrôle socialiste dès les prochaines élections régionales. L’intérêt partisan des socialistes passe avant celui de l’Alsace.
Quant à Philippe Richert, il a si souvent changé d’avis sur la question qu’on ne sait plus ce qu’il pense vraiment. Le sait-il lui-même d’ailleurs ?
À mesure que nous nous approchons des débats au Sénat puis à l’Assemblée nationale prévus pour la fin de l’année, le scénario écrit à l’avance se fait de plus en plus menaçant : le gouvernement annonce qu’il a entendu les Alsaciens, retire la Champagne-Ardenne du projet de fusion et fait voter la fusion Alsace-Lorraine. Les responsables alsaciens de l’UMP crient victoire, prétendant avoir fait reculer le gouvernement. Les élus PS se frottent les mains car ils obtiennent ce qu’ils voulaient. Et c’est ainsi que les Alsaciens, attachés à l’Alsace rhénane, risquent d’être trompés et de se faire imposer une fusion dont ils ne veulent pas.