Ich habe einen Traum (1)
Je souhaite ardemment que le Oui l’emporte le 7 avril prochain. Je me prends à songer à la loi qui suivra le référendum. Je rêve que cette loi donne aux Alsaciens ce qu’ils attendent depuis longtemps : plus d’autonomie et les coudées franches. Je rêve que cette loi soit votée par des parlementaires enthousiastes, unanimes ou presque. Je rêve que cette loi soit appliquée dès 2014 ou 2015. Je rêve que cette loi… mais au fait, quelle loi ?
De cette loi, on ne sait rien, ou pratiquement rien. On sait tout juste qu’il s’agira d’un projet de loi, d’origine gouvernementale donc. Voilà qui est déjà suspect. J’aurais préféré une proposition de loi, portée par un ou plusieurs parlementaires alsaciens fortement engagés dans la création du Conseil unique. On nous rassure en nous disant que les collectivités alsaciennes sont ou seront associées à la rédaction du texte. Mais c’est le minimum absolu !
Soit personne en Alsace n’a encore écrit le premier mot de ce texte de loi, et c’est très grave. Soit le texte est rédigé ou en passe de l’être, et les Alsaciens ne sont pas informés. Et c’est encore plus grave.
Je continue mon rêve. Je rêve que quelques juristes, constitutionnalistes, experts, aimant l’Alsace et convaincus de la nécessité du Conseil unique, s’auto-saisissent de la question ; que des Bertrand Pauvert, Éric Sander, Jean-Michel Poughon, Robert Herzog, Richard Kleinschmager, Hélène Bronnenkant, Éric Maulin, Jean-Marie Woehrling et d’autres encore, décident eux-mêmes de se réunir, sans attendre l’instigation de tel ou tel responsable politique.
Je rêve que dans le tourbillon d’un « brain storming » débridé, d’une réflexion sans contraintes et sans canevas imposé, ils accouchent d’un projet de texte audacieux et le déposent aux pieds des élus alsaciens en leur disant : « Allez, portez ce texte à Paris, défendez-le, et ne revenez que lorsqu’il sera adopté ».
Jacques Cordonnier
Président du mouvement régionaliste Alsace d’Abord
(1) I have a dream – j’ai un rêve