Le président du Conseil général 68 : 300 % jacobin !
Charles Buttner, président du Conseil général du Haut-Rhin, se définit lui-même 100 % Alsacien et 200 % Haut-Rhinois. En réalité, M. Buttner est 300 % jacobin et le prouve à chaque occasion. Tout récemment, le président du CG 68 vient encore de porter un mauvais coup à l’Alsace dans le dossier du TGV Rhin-Rhône. Le gouvernement ayant annoncé qu’il renonçait à réaliser la phase 2 de la branche Est entre Belfort et Mulhouse pour des raisons budgétaires, Charles Buttner propose tout bonnement de faire payer par les Alsaciens ce qui aurait dû être à la charge de l’État et de Réseau Ferré de France.
Cette suggestion est un non-sens. Non seulement les Alsaciens avaient été les premiers à devoir co-financer un TGV (TGV Est) que toutes les autres régions avaient eu gratuitement et vingt ans plus tôt, mais aujourd’hui M. Buttner voudrait que les Alsaciens payent entièrement, à la place de l’État, un équipement indispensable au développement économique de la région. Cette proposition n’est pas acceptable ; elle a d’ailleurs été rejetée par plusieurs responsables politiques alsaciens.
Le seul autre élu à approuver le financement total par les Alsaciens est Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg et… administrateur de la SNCF. De la part de Roland Ries, ce soutien à l’État et au gouvernement est au minimum suspect. Roland Ries aurait dû mettre la démission de son mandat d’administrateur de la SNCF en jeu, par solidarité et pour donner du poids aux protestations des élus alsaciens. Que l’État renie ses engagements envers l’Alsace est une chose, mais que Roland Ries et Charles Buttner s’en accommodent est tout aussi grave. Les collectivités alsaciennes auraient dû au contraire engager une procédure contre l’État devant le Tribunal administratif pour obtenir le respect des engagements et des contrats de plan. Mais ça, c’est une autre paire de manches !
De plus, en toute mauvaise foi, Charles Buttner se plaint maintenant auprès des Haut-Rhinois en désignant les Bas-Rhinois comme responsables du chantier bloqué parce que ces derniers ne veulent pas de sa solution de fuite en avant. Car c’est Paris qui doit payer, pas les Alsaciens !
Charles Buttner et Roland Ries d’accord pour faire payer l’usager et le contribuable alsacien ? Tiens tiens ! Ce sont aussi les deux élus alsaciens qui ne voulaient pas du Conseil d’Alsace. 300 % jacobins !